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Jour 54 – Nevşehir / Avanos / Zelve

Il n’a pas été facile de se lever ce matin. Il faut dire que nous avions tous des heures à rattraper pour pouvoir être en forme pour la nouvelle journée qui s’annonçait. C’est vers les coups de 9h00 que Serhat est revenu. Pour lui, cela devait être un passage éclair pour poser ses affaires, se changer, prendre son sac et partir en bus au mariage de son ami. Il se posera un moment avec nous pour prendre son deuxième petit-déjeuner de la journée. Kiki sera le premier à se réveiller pour l’aider à préparer la nourriture. Au programme une bonne omelette au fromage et pommes de terre, des tomates séchées maison, des olives, et tout ce que nous avions pu mettre dans son frigo depuis quelques jours (yaourt, beurre, pâte à tartiner). Le temps que tout soit sur la table et que le thé soit servi, toute la bande était les yeux ouverts et assis pour partager ce dernier moment avec notre hôte. Serhat nous raconta un peu leur camping de la veille et le vol des montgolfières du matin. Il y en avait plus de 80 dans le ciel après un comptage de la part de Korneel. Le double de nous la veille. Le spectacle devait être somptueux.

Le temps de débarrasser la table et voilà que Serhat s’en va, nous laissant son appartement jusqu’à lundi. Nous le connaissons depuis quelques jours seulement et pourtant il nous laisse ses clefs sans soucis. Nos rencontres nous poussent à voir le meilleur dans l’autre au quotidien. C’est exceptionnel. Et à chaque fois que nous quittons un hôte, au fond de nous, nous espérons très fort pouvoir le revoir un jour pour discuter à nouveau ensemble. Nous, nous restons encore un peu à l’appartement. Nous trainons. Nos amis belges nous annoncent qu’ils vont rester un peu ici, travailler sur leur blog puis partir dans la journée reprendre la route. C’est le moment de se dire au-revoir. Après une bonne semaine à rouler ensemble, à visiter toute la Cappadoce, à partager repas et chambres. Nous le savions dès le départ, ce type de rencontres est « éphémère », mais nous marque profondément dans notre voyage. Nous nous disons à bientôt, puisque nos routes peuvent se croiser à nouveau. Peut-être en Géorgie, peut-être au Cambodge. Qui sait. Nous resterons en contact et nous verrons bien quand nos chemins se croiseront à nouveau.

Là, c’est nous, Kiki & Kikinette qui partons pour continuer d’explorer la Cappadoce. Il faut dire que nous devons attendre notre colis, alors autant en profiter et visiter toutes les villes de la région. Direction Avanos dans un premier temps. La ville des potiers selon les informations que nous avions. Un bus plus tard, nous arrivons dans cette ville de taille moyenne et nous dirigeons vers le Musée. Nous le pensions assez grand et faisant parti du pass musées, il s’agira en fait d’un immense « magasin » privé avec quelques collections intéressantes. Tant qu’à être venu jusque-là, nous y entrons. Trois pièces : la poterie ancienne, nouvelle et l’atelier. Dans la première salle, nous y verrons des œuvres assez singulières. Dans la deuxième, nous nous demandons qui peut bien vouloir acheter ces pièces de poteries « contemporaines » pour les mettre chez lui. Dans la troisième, l’atelier payant pour faire sa propre petite pièce en argile. Puis, après le « musée » vient le magasin. Presque plus grand que toutes les salles d’exposition du sous-sol. Nous passons très vite pour sortir de là et retrouver la chaleur du soleil de midi.

Direction Zelve qui se trouve en plein milieu de tout. Cela sera en passant par les petits chemins de terre que nous nous y rendrons. Pas de cheminée, pas de montagnes pour nous abriter avec un peu d’ombre. Cela sera en plein soleil que nous marcherons pendant une bonne heure et demi. Sur le chemin, nous nous perdons très certainement, puisqu’en voulant suivre un tracé emprunté par les chevaux, nous tombons sur des fermiers qui nous interdisent l’accès au chemin. Nous escaladerons alors un peu plus loin, pour nous retrouver au-dessus du site de Paşabağ. Et là, nous nous rappelons que nous sommes samedi. Un nombre de touristes impressionnant. Il y en avait partout. Tant, que nous passons très rapidement pour juste y rester pour manger un bout. Erreur de notre part, mais comme nous n’avions pas fait les courses, il fallait bien faire nos touristes aussi. Les prix pour une simple crêpes à la patate et au fromage sont passés du simple au triple. Normal, avec une telle affluence, nous comprenons qu’ils ne se privent pas de gonfler les prix dans une zone aussi touristique. Pour nous, cela sera une simple pause, le temps de jouer aux dames avec un jeu posé là, puis de repartir vers Zelve par les petits chemins. Là-bas, beaucoup moins de monde. Normal, l’entrée du site est payante. Les tours opérateurs préférant amener les touristes dans les zones gratuites. Pendant une bonne heure, nous visiterons le site, dont la moitié des caves est interdite d’entrée. En cours de réaménagement ou de vérification, nous ne saurons jamais, et c’est bien dommage. Comparé à d’autres sites que nous avions pu voir les jours précédents, celui de Zelve ne nous donne pas autant d’étoiles dans les yeux. Il est très significatif et est niché dans une zone magnifique, mais nous avons un ressenti différent. Surement le fait que tout le chemin était « piétonnisé » pour nous « obliger » à emprunter un seul itinéraire et ne nous laissant pas le choix d’explorer tel ou tel endroit. 

Dehors, nous voilà à attendre un bus pour rentrer à l’appartement. Notre chemin de croix allait commencer. Pour patienter, nous nous posons boire un thé à une terrasse. Là, Kiki reçoit un message de Philippe. Ils sont encore à l’appartement, vont y rester une nuit de plus et partir le lendemain matin. Encore une bonne soirée à passer tous ensemble. Nous, nous attendrons presque une heure un premier bus, après avoir bu notre deuxième thé. Il nous amènera jusqu’à Avanos. De là, nous attendrons encore un quart d’heure pour en prendre un autre qui nous ramènera dans le centre de Nevşehir en passant par Göreme… Le détour monstrueux. Et de là, nous prenons notre troisième bus qui nous ramène enfin dans le Nord de la ville où nous logeons. Juste à deux pas de la porte, nous tombons sur le mari de la commerçante française du quartier. Nous commençons à discuter, il nous propose le thé, mais nous ne pouvons accepter. Il est déjà 20h00, et nous sommes attendus pour diner. Enfin nous rentrons pour déguster un délicieux poulet au curry de Laurène. Parfait pour conclure cette longue journée.

Jour 55 – Nevşehir / Ortahisar

C’est par la fenêtre que nous regardons Laurène et Philippe partir en milieu de matinée. Après avoir pris un dernier petit-déjeuner copieux tous ensemble, nous nous disons à demain comme si nous allions tous nous revoir bientôt. Pour nous, un petit programme était prévu : Ortahisar puis Ürgüp en passant par les vallées. Mais comme aucun programme n’est jamais définitif, nous resterons simplement dans la première ville pendant une bonne partie de la journée. Pour ne pas faire la même erreur deux fois, nous faisons nos courses avant de prendre le bus. Jamais nous n’aurons autant pris le bus en quelques jours. Mais à force, nous commençons à bien les connaitre, eux et leur fonctionnement. Et qui dit dimanche, dit nombreux locaux dans le bus. Nous resterons debout pendant tout notre trajet pour mieux grandir.

Le château d’Ortahisar est devant nous. Mais nos ventres en décident autrement. Kiki veut se poser rapidement, mais Kikinette s’est habituée aux beaux panoramas de la Cappadoce. Alors nous cherchons un peu plus pour trouver le parfait spot. Quelques minutes suffirent, pour se retrouver derrière le château face à la vallée. Extra. Seuls et chauffés par le soleil, nous déjeunons. En contrebas, les motos se font plaisir dans les chemins. Leur bruit résonne dans toute la vallée. Kiki en profite pour sortir son drone avant que nous ne montions explorer le château. L’exploration sera très rapide. Le dernier étage est fermé, ne nous laissant que la terrasse du premier niveau ouverte. Là nous nous posons un instant, la chaleur nous ayant grillé littéralement. Nous étudions nos possibilités pour la suite de la journée. Aucun de nous n’a l’envie de se faire les 8 à 10km qui nous sépare d’Ürgüp à pieds. Mais Kikinette se dit que faire un tour de quad pourrait être intéressant. Kiki acquiesce sans problème. Nous pensions ne pas en trouver à Ortahisar, étant même prêt à reprendre le bus pour en trouver, mais au pied du château, juste après le marchand de fruits secs qui nous a fait gouter tout son stock (et dont nous avons ramené 2kg dans nos sacs), les quads étaient là. Ni une, ni deux, nous demandons le prix. 150TL pour deux heures de balade dans la Pigeon Valley qui se trouve juste à côté.

Nous nous regardons, calculons rapidement, puis nous sommes tous les deux d’accord pour se faire un autre plaisir. Il faut dire que la région se prête bien à ce type d’activité, alors pourquoi résister. Nous serons seuls avec notre guide sur notre quad. Kiki en sera pour son baptême. Lui qui n’a jamais touché un deux-roues motorisé de sa vie, le voilà sur un quad qui se manœuvre de la même manière. Le temps que notre guide nous montre comment démarrer, avancer et s’arrêter, nous voilà sur les chemins de terre. Si Kiki est plutôt frileux au démarrage, oubliant même d’enlever son pied du frein (pensant qu’il fallait rester appuyé dessus), il réussit sans mal son passage du feu. Kikinette à l’arrière pour le début du parcours, elle prendra les commandes dans les passages de rivière pour se faire plaisir. Elle qui ne jurait que par sa moto avant, et maintenant « obligée » d’avoir un simple vélo, les sensations lui rappelèrent de nombreux souvenirs. Avec nous, un guide. Ou devrions-nous dire notre photographe de mariage. Ici et là, il nous fait nous arrêter aux meilleurs spots et nous fait prendre la pose. Avec l’appareil en main, il mitraille sous tous les angles. Nous lui laissons le téléphone, il nous filmera tout en conduisant dans la petite rivière au fond de la vallée. Et quand nous partons explorer les pigeonniers avec lui, il prendra ses distances pour toujours nous prendre en photos. Nous n’aurons jamais autant de photos de nous qu’en ce jour. Un guide parfait, puisqu’il nous fait escalader plusieurs étages d’un des pigeonniers pour nous faire découvrir des lieux bien intéressants que nous n’aurions certainement pas trouvé tout seul. Un petit thé plus tard, nous repartons. Il nous arrêtera devant le cours d’eau et demandera à Kiki de vider l’eau qui se trouve dans un trou. Nous nous demandons bien pourquoi nous faisons ça, mais en le voyant sortir des verres, nous comprenons qu’il veut nous faire goûter cette eau de source. Surprise. Il s’agissait d’eau naturelle pétillante. Nous échangeons les conducteurs à nouveau, et nous voilà déjà à terminer notre petite balade dans la vallée. Avec un grand sourire bien entendu. Pour une première, Kiki était bien content. Le temps de rentrer ensuite en bus, de nous faire un petit diner, et voilà que se termine la journée.

Jour 56 – Nevşehir 

8h00. Nous nous réveillons, seul dans la maison. Cela nous fait bizarre. Le petit-déjeuner se fait rapidement, puis nous voilà à notre tour à ranger nos sacoches. Tout est entreposé dans l’entrée, nous vérifions deux fois dans toutes les pièces que nous n’avons rien oublié. Nous remettons tous les matelas en ordre, puis nous faisons un dernier tour de ménage avec l’aspirateur et la serpillère pour faire briller l’appartement. Il faut dire que nous avions bien dérangé tout l’appartement de Serhat pendant cette semaine chez lui, à lui faire déplacer tous ses meubles ici et là. Mais quand nous claquons la porte, l’appartement est comme neuf. Serhat pourra retrouver sa tranquillité sans avoir six cyclistes chez lui en même temps. Vélos chargés, nous partons vers le centre-ville de Nevşehir trouver un petit hôtel pour passer la journée. Le programme était simple pour nous : ne rien faire aujourd’hui à part écrire sur le blog, traiter les photos, regarder quelques séries et aller faire un tour à la Poste pour voir si le colis était arrivé. Manque de pot, le 1er Mai est aussi férié ici pour la Poste qui aura ses portes closes. Nous tenterons à nouveau demain. Nous profitons d’être en ville pour tester un döner que nous avait conseillé l’iranien rencontré à notre arrivée. Un pur délice, le meilleur que nous ayons mangé jusqu’ici. Une chance d’avoir eu ce conseil.

Data depuis le début  

  • Kilomètres parcourus : 796,50
  • Temps de déplacement : 2j23h39m12s
  • Altitude : 5763+ / 5488-
  • Calories dépensées par personne : 25790
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