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Jour 51 – Derinkuyu à Nevşehir

Comme la veille au soir, le couloir fut notre salle à manger pour commencer la journée. Nous n’avions pas beaucoup de kilomètres à faire, une trentaine tout au plus. Alors c’est après une bonne nuit de sommeil, un bon petit-déjeuner et avoir pris notre temps, que sous les coups de 10h00 les premiers coups de pédales se font entendre. Le soleil chauffe déjà bien. Les locaux sont déjà tous sur la place principale de la ville pour prendre leur thé. Nous, en rang deux par deux pour la prochaine ville. Kaymaklı. Une autre cité souterraine sur notre chemin en Cappadoce. Celle-là est classé au patrimoine de l’UNESCO à la différence. Et on pourra vite constater les différences entre celle-ci et celle de Derinkuyu.

Tout était aménagé à l’intérieur. Des lampes tous les cinq mètres pour que le visiteur ne se perdent pas. Des portes en fer pour barrer l’accès de la plupart des tunnels intéressants à visiter. Des marches neuves pour pouvoir se déplacer « plus facilement ». Des panneaux indicatifs pour chaque pièce. Beaucoup de touristes. Et des guides. Pour ce dernier point, nous avons craqué. Visiter des villes souterraines sans jamais comprendre l’utilité de chaque pièce est assez frustrant, alors notre visite de Kaymaklı s’est fait avec l’aide d’un guide. Et c’est avec un autre groupe de quatre français que nous la ferons. Oui, nous arrivons à tomber sur les seuls autres français du coin au même moment que nous faisons une visite. C’est fort ! Première information intéressante, il y avait huit niveaux dans cette ville souterraine, cinq peuvent se visiter, les trois derniers se sont en partie effondrés. A l’époque déjà, le système de caste avait lieu, et les plus riches se trouvaient tout en haut, quand les pauvres étaient relégués dans les tréfonds de la terre. Le niveau supérieur était plus « sûr » car il avait un tunnel de secours permettant de s’échapper facilement en cas d’attaque. Ce tunnel, long de plus de 7km reliait cette ville souterraine à celle de Derinkuyu. A l’intérieur, tout était bien organisé. A chaque étage (ou presque), il y avait une cave à vin, pour y fabriquer son propre alcool et le stocker dans des cuves. On y trouvait aussi des cuisines assez vastes, permettant à 50 personnes de manger simultanément. Il faut dire qu’avec une population pouvant atteindre les 5000 âmes, il y avait un réel besoin de nombreuses cuisines. Surtout que celles-ci ne fonctionnaient qu’à la nuit tombée pour que la fumée de la cuisson puisse s’échapper par un tunnel sans être vu par l’ennemi à l’extérieur. Chambres, pièces communes et églises sont en grand nombre dans les différents niveaux. De quoi alimenter la vie quotidienne d’une grande cité comme celle-là.

Avec le guide, nous ferons une première visite de quarante-cinq minutes environ. Mais comme nous avions vu des passages dans certaines pièces, nous avons refait le parcours une deuxième fois, plus rapidement afin de combler notre curiosité énorme. Toutes les pièces explorées, toutes les photos faites, nous ressortons à la lumière du jour. La différence de luminosité est extrême, tout comme la température. Le temps de s’ajuster, il est midi passé depuis un moment. Le temps de se poser prendre un bon jus de fruits pressés, nous pouvons reprendre la route vers Nevşehir. Sur le chemin, le paysage est assez désertique. Quelques champs, quelques habitations, et surtout des collines nous entourant. Au passage de plusieurs petits villages, notre regard se perd rapidement vers les grottes creusées dans la roche. Un véritable gruyère qui nous donne une vision intéressante du nombre de communautés qui pouvaient exister dans la région depuis bien longtemps. Nevşehir est là, s’ouvrant à nous après une belle descente de quelques kilomètres. Le constat est immédiat. Nous sommes vraiment entrés dans une aire touristique. La plupart des bâtiments semblent récents ou rénovés. Les routes sont impeccables. Aucun contrôle de police à l’entrée. Et le nombre de construction en cours nous fait penser à des champignons sauvages poussant de partout. Rien qu’à l’entrée de la ville, c’est une immense Mosquée qui est dans ses dernières heures de finalisation. Sur la route, ce sont d’immenses immeubles ou complexes hôteliers qui poussent un peu partout. Le tourisme de masse arrive à grand pas dans la région, et nous nous demandons si les paysages magnifiques qui la composent vont rester intact bien longtemps.

Arrêt à la Poste. Kiki veut savoir si il est possible de faire ramener son colis de Konya à Nevşehir. C’est possible, mais il faut se rendre à la Poste principale pour pouvoir le faire. Ne comprenant pas tout ce que la postière lui dit, c’est un jeune iranien qui lui viendra en aide. Et le voilà parti avec lui dans les rues de Nevşehir à la recherche du bureau de Poste. Lui est iranien, mais il n’aura jamais pu mettre les pieds dans son pays du fait de sa religion. Il est réfugié ici en Turquie pour faire des études dans la finance et compte d’ici quelques années pouvoir partir en Allemagne rejoindre sa sœur. Trilingue, Kiki se dit qu’il n’aura aucun mal à réussir son projet compte tenu de sa forte motivation. Après une bonne dizaine de minutes et une longue discussion, nous trouverons le bureau de Poste. Il faudra un bon moment avant que le postier acquiesce sur la faisabilité de l’opération et ne demande à Kiki son passeport pour la réaliser. Bien entendu, cela n’aurait pas été intelligent de sa part si Kiki n’était pas parti les mains dans les poches avec juste son téléphone. Et bien sûr, la photo du passeport sur le téléphone ne suffisait pas. Il faudra revenir le lendemain pour effectuer l’opération. Quittant son sauveur du jour, Kiki retourne après une petite heure auprès de toute la troupe restée devant l’autre bureau de Poste. Tous en train de profiter du soleil avec quelques graines pour calmer la faim. Il faut dire qu’il était presque 15H00, que nous n’avions pas encore mangé et que nous n’avions pas retrouvé notre hôte du jour. Et il nous faudra une bonne heure pour le retrouver. Sur les coordonnées qu’il avait envoyé à Kiki, nous étions juste à côté. Mais une fois devant le bâtiment, il s’agissait du poste de police principal. Là, nous tombons sur un officier qui veut nous aider. Le voilà dans sa voiture à nous ouvrir la route pour nous conduire à l’hôpital. Nous le remercions chaleureusement une fois que nous y sommes, et appelons Serhat pour lui dire que nous sommes là. Au bout de cinq minutes, c’est lui qui nous rappelle et nous nous rendons compte alors que nous sommes devant une clinique privée à quelques kilomètres du bon hôpital. Qu’importe, une bonne vingtaine de minutes passent, et nous pouvons enfin rencontrer notre hôte. Il nous explique qu’il termine d’ici une trentaine de minutes et que nous pouvons le retrouver chez lui. 

Vélo sur la route, nous partons à la recherche d’un petit restaurant pour essayer de faire notre repas du midi (à 16h00). A deux pas de chez notre hôte, nous demandons conseils à une personne pour savoir où nous pourrions trouver quelque chose d’ouvert dans le voisinage. Et là, une mère de famille s’approche de nous et nous parle en Français. Elle tient un petit restaurant à deux pas de là. C’est avec un bonheur immense que nous nous asseyons à sa table pour déguster un petit repas bien mérité. Nous discuterons un peu avec elle et sa fille. Toute la famille a vécu pendant une vingtaine d’année en Haute-Savoie avant de revenir s’installer ici il y a quelques années. C’est avec quelques conseils en plus sur la région que nous repartons chez Serhat pour être accueilli par Korneel, un autre cyclotouriste Belge qui est là aussi pour quelques jours. Tout le reste de la journée se passera dans le salon, à discuter tous ensemble. Serhat, notre hôte, est d’une gentillesse à toute épreuve. Il nous fera sentir chez lui comme chez nous. Il adore rencontrer d’autres personnes comme nous, pleines d’énergie et de rêves pour se sentir revigoré. Il fait quelques balades à vélo, mais ne l’utilise vraiment que pour aller à son travail nous dit-il. Il préfère voyager en bus ou en avion pour pouvoir prendre le temps de visiter les villes. Il est arrivé il y a une petite année maintenant à Nevşehir, mais veut en partir prochainement pour découvrir autre chose. Un jour, Serhat aimerait changer complètement de voie, pour pouvoir ouvrir un restaurant et cultiver lui-même ses légumes. Un rêve pas si éloigné de celui de Kiki. Korneel lui est un Belge Flamand, pas encore la trentaine non plus, qui est parti voilà cinq mois de chez lui pour traverser une partie de l’Europe et atterrir comme nous en Turquie, avant de partir plein Est vers l’Iran et l’Inde. Bon gaillard, bon vivant, il aime bien la vie et en profite à fond. C’est sur un repas concocté par Laurène et Kiki que se conclura la soirée avant que le Ukulélé de Laurène et le Tamtam de Serhat n’entonnent une petite chanson de fin de journée.

Jour 52 – Nevşehir / Göreme

A dormir tous les quatre ensembles, le réveil se fait plus tardivement. Il faut dire que quand l’un se tourne pour voir que l’autre dort, il se rendort, et inversement. Ce jeu pouvant durer bien longtemps puisque personne ne se réveille vraiment. Mais vers les 10h00, il était temps de déjeuner copieusement avant de partir vers Göreme. Petit passage par le supermarché pour faire quelques provisions, et nous voilà à chercher la station de bus du centre-ville pour aller vers le cœur de la Cappadoce. Ici, vous ne payez pas en montant dans le bus, mais à la descente. Le chauffeur se souvient de chaque personne pour vous demander ensuite la bonne somme. Pas de resquilleur non plus, les Turcs sont très droits là-dessus. Nous nous disons qu’en France, un tel système ne pourrait jamais fonctionner compte tenu des mentalités. Encore un exemple à prendre. Nous voilà en plein centre de Göreme. Personne ou presque. Il est pourtant midi. Heureusement que nous sommes hors saison et en pleine semaine nous disons-nous. Notre objectif de la journée est de trouver un vol en montgolfière au meilleur prix pour se laisser tenter par cette attraction incontournable de la région. Alors nous faisons une première agence de voyage en arrivant qui nous propose un prix de 400LT par personne. Le premier prix de la journée que nous garderons en tête pour revenir plus tard. 

Direction le musée en plein air de Göreme, à quelques kilomètres du centre. Pour continuer sur notre lancée de la veille, nous prenons un audioguide pour tous les quatre. Kiki fera office de guide à écouter les commentaires puis à les retranscrire, voire à les raccourcir la plupart du temps quand les informations n’étaient pas essentielles. Nous déambulerons plus d’une heure et demi dans les différentes caves et Eglises du musée avant de nous poser à l’ombre pour pique-niquer. Le peu de visiteur nous permet de vraiment prendre le temps de rester dans chaque pièce pour y regarder attentivement toutes les fresques encore visibles. Il faut dire que le site a pu conserver un nombre impressionnant de ces peintures qui vous font perdre le fil du temps en les contemplant. Tantôt celles-ci sont très représentatives, tantôt elles seront abstraites. Comme dans l’une des chapelles où l’iconographie représentant le Seigneur (et peut-être les apôtres) n’est autre qu’un simple trait avec un triangle au bout dans une couleur rouge. Puis vous passez dans une autre où vous pouvez admirer Saint George sur son cheval terrassant le Dragon. Saint George devait être bien aimé dans la région compte tenu du nombre de fois où il pouvait apparaitre dans les différentes chapelles. Fait intéressant, sur les peintures de l’époque, le mécène qui avait contribué à l’édification d’une chapelle pouvait se voir apparaitre à genou sur l’une des peintures. Notre visite a pour point culminant la visite de la Chapelle Noire et ses peintures d’un bleu magnifique. Nous avons bien dû rester un bon quart d’heure à observer chaque détail et écouter toutes les informations de l’audioguide. Chaque peinture était expliquée en détail et retraçait la vie de Jésus. Nous ne pouvions être que comblé par cette première visite à Göreme pour ouvrir nos quelques jours dans cette région.

La pause repas sera un peu plus longue ce midi. Laurène profite du panorama pour sortir ses affaires. Avec elle, dans ses bagages, un carnet et des pastels pour pouvoir s’arrêter et « photographier » à sa manière un paysage qui la touche. Alors pendant ce temps, nous nous reposons, nous amusons avec un chat errant, et regardons son travail avancer. Une petite demi-heure seulement, et voilà qu’elle avait croqué toutes les cheminées du panorama, s’amusant même à rajouter quelques touristes chinois qui pouvaient être présent sur le site. Oui, les chinois sont sûrement les touristes les plus importants à cette période de l’année, et quand on voit le nombre de restaurant chinois dans Göreme, on comprend qu’elle est leur clientèle principale. Nous les aimons bien, surtout quand ils font des photos de groupe, à toujours chercher des poses assez fantastiques. Aparté terminé. Le soleil est bien haut, mais la journée est loin d’être terminée. Nous décidons d’aller nous perdre un peu sur les hauteurs de Göreme pour une petite boucle. A travers champs ou en suivant un chemin, nous pourrons profiter d’un panorama assez exceptionnel sur toute la vallée centrale de la Cappadoce. Au loin, les cheminées bien distinctives créées par le temps et la terre. Devant nous, les vignes ensevelies sous le sable pour les protéger. Et nous, sur un promontoire à se prélasser au soleil et nous prendre en photos. Qu’il est bon le temps à profiter de tout ce que la nature peut nous offrir.

Notre escapade terminée, nous retournons dans le centre-ville de Göreme pour faire le tour des agences de voyage et des entreprises de montgolfières. Nous étions à 400LT le matin. Le prix restera identique dans le premier. Le deuxième nous en proposera 300LT. Le troisième descendra à 250LT. Le quatrième s’avéra être la compagnie la plus haut de gamme de la région, proposant un minimum de 150€. Nous passerons notre chemin rapidement. Après un cinquième qui resta à 250LT, nous retournons voir le troisième qui semblait pour nous le plus intéressant. Une petite négociation plus loin, après avoir raconté notre voyage et notre parcours, nous arrivons au prix de 235LT par personne. Nous nous regardons rapidement, mais nous sommes tous d’accord, ce prix est abordable pour nos budgets respectifs. Banco, nous signons. Demain, nous avons rendez-vous à 4H00 pour se faire ramasser par le bus. C’est avec des rêves pleins la tête que nous repartons prendre notre bus en s’imaginant comment se passera la journée du lendemain. En chemin, les filles voient l’inscription « Hammam ». Sans attendre, elles rentrent pour demander les prix et ressortent avec un petit papier pour une réduction sur certains soins. Voilà plusieurs jours qu’elles parlent de vouloir faire un hammam traditionnel turc. Mais la montgolfière ayant pris le pas, nous sommes hésitant quant à nous faire autant plaisir. L’idée restera dans un coin de la tête.

Dans le bus, Kiki reçoit un message de Korneel. Ce soir, il est au fourneau et Serhat et Quico, un autre cyclotouriste espagnol, nous attendent. La soirée risque d’être longue alors que nous arrivons seulement vers 19h30 à l’appartement. Là, nous faisons la connaissance de Quico, parti voilà cinq mois sur les routes. Routes où il a croisé Korneel en chemin pour faire un bout ensemble avant de se donner rendez-vous en Cappadoce. Mais Quico a un atout de choc dans sa manche, son vélo assez unique. Un vélo modifié avec deux cadres, le propulsant à plus de 2m du sol et faisant de lui une attraction sur son passage. Tout le monde voulant essayer son vélo, le voir monter dessus ou en descendre. Il faut dire que c’est assez impressionnant de le voir faire, surtout quand on sait qu’il est chargé avec 60kg de bagages. Encore plus que nous. Cela sera autour d’un copieux plat de pâtes à la betterave que nous discuterons plusieurs heures, avant de nous laisser emporter par le sommeil et le peu d’heures nous séparant de la prochaine journée.

Jour 53 – Nevşehir / Göreme

Quand le réveil sonne à 3h30, aucun de nous n’était vraiment dans sa forme des grands jours. Petits yeux, mais grands sourires. Il faut dire qu’il s’agissait du baptême de vol en montgolfière pour Kikinette, Laurène et Philippe. Alors même si il était très tôt, il était impossible de ne pas vouloir être à 200%. Toutes les affaires avaient été préparées la veille, si bien qu’en dix minutes, nous étions partis. Sacs sur le dos, dans la fraicheur matinale nous voilà à attendre notre minibus. Quand un Turc vous donne un rendez-vous, vous pouvez être sûr qu’il sera à l’heure. Une fois à l’intérieur, un petit tour s’engage pour aller chercher d’autres touristes dans les hôtels autour de Göreme. Puis, nous voilà tous déposés dans un hôtel à deux pas du lieu de décollage. Le nom du lieu : Touriste Hôtel. Cela ne s’invente pas. Au moins, en venant là-dedans, on sait pour qui on vous prend et ce qu’on va vous prendre. On rigole. Puis on prend notre petit-déjeuner. Le plus tôt que nous ayons tous pu faire depuis très longtemps. Il était 5h00, et un buffet avec quelques gâteaux et des boissons nous était offert à toutes les personnes du groupe. Nous devions bien être une cinquantaine pour la seule compagnie avec laquelle nous volions. Une personne passe à travers les tables, nous donne un numéro de montgolfière, puis nous fait signer un papier avec nom, prénom, nationalité et signature. Sûrement le registre en cas de problème pour pouvoir nous identifier plus rapidement. Nous partons ensuite à nouveau dans un minibus par petits groupes pour nous rendre sur le lieu de décollage. Là, les trois montgolfières sont presque gonflées. Il ne manquait plus que nous pour monter dans les nacelles et attendre le top départ pour le décollage. Nous regardons autour de nous. Partout nous voyons fleurir des ballons qui se remplissent d’air petit à petit. Nous avons hâte d’être dans le ciel pour admirer ce défilé de couleurs et de formes.

Dans la montgolfière, nous étions une vingtaine de passagers et deux pilotes. Du moins, surtout une, qui s’occupa de diriger le ballon pendant toute la durée du vol. Le deuxième, nous n’avons aucune idée du pourquoi il pouvait être là. Dans notre partie, nous étions huit. Pour un petit espace, il fallait faire attention à ne pas se marcher dessus. Surtout quand pour notre part, nous avions tous nos gros sacs à dos pour la journée. Mais en échangeant bien nos places avec précaution, nous pouvions alterner pour être au bord du vide. Pendant une bonne heure, notre montgolfière resta dans les airs. Nous étions bien loin du reste des ballons, les « premiers » si on pouvait considérer cela comme une course. Notre pilote était exemplaire, un as. Alternant entre les hauteurs et les passages au plus près des arbres et des falaises, nous en avons eu pour notre argent comme certains diraient. Puis, il y a ce moment. Ce moment où tu contemples autour de toi toute la Cappadoce depuis le ciel et que tu y trouves plus d’une quarantaine de ballons. De toutes les couleurs, vous en aviez partout dans votre champ de vision. Et encore, c’était une petite journée, puisque le nombre de ballons peut atteindre 80 voire 100 certains jours. Imaginez notre bonheur que cette vision agréable ponctuée par un soleil qui se lève doucement au loin au-delà des montagnes. Nous étions aux anges. Comme des enfants à regarder partout avec des étoiles dans les yeux. Puis le moment final arrive. Les montgolfières commencent petit à petit à se poser un peu partout dans les champs. Nous serons dans les premiers à décoller et les derniers à atterrir. Une chance. Et voilà que notre tour arrive. La pilote décide de faire une dernière manœuvre pour nous montrer sa grande dextérité. Elle arrive à faire poser la nacelle directement sur la remorque de la voiture. Atterrissage parfait ! Et nous voilà à terre, tous ensemble, autour d’un petit verre de « champagne » (plus du jus de pomme fermenté) à recevoir nos diplômes et nos photos souvenirs.

Le temps de remonter dans le minibus, qu’il nous dépose quelques kilomètres plus loin au centre de Göreme. Il est 7h30, nous sommes bien réveillés, et la ville dort encore paisiblement. Décision est prise de partir directement randonner dans la Red Valley et la Rose Valley qui commencent à quelques kilomètres de là. Nous randonnerons au fond des vallées pendant plusieurs heures, nous arrêtant ici et là quand nous pouvions voir des caves à escalader ou à explorer. Parfois il s’agissait de « simples » pigeonniers, parfois des Eglises. Au détour d’un chemin, des champs des vignes. Là une vieille dame nous demande si nous voulons boire quelque chose et nous invite à la rejoindre juste derrière le virage. Nous y découvrons un magnifique petit endroit bien aménagé, qui fait restaurant en haute saison. Le temps de nous installer à l’ombre, elle nous amène quelques jus (que nous payerons le prix fort). Après avoir engagé la conversation et parlé des ruches, elle nous sort alors de nombreux pots de miel. Kiki ne peut résister et en goute avant d’en acheter un. Il faut dire que notre réserve de miel était nulle actuellement, il fallait refaire le plein. Puis voilà la vieille dame à nous sortir tout plein d’objets qu’elle ou sa fille confectionnent. Nous décidons de partir avant qu’elle ne nous amène tout son magasin, ne pouvant rien acheter de plus que de la nourriture dans tous les cas. Quelques centaines de mètres au-dessus, nous voilà arriver à un point panoramique de la région. Nous voyons de magnifiques canapés tournés vers la vallée. Il n’en fallait pas plus pour que nous décidions de nous y installer pour pique-niquer ce midi. Pi bon, il y avait un vendeur de jus de fruits frais juste à côté, impossible de résister également. Et nous voilà à manger devant un panorama extraordinaire.

Kiki regarde depuis le début du repas le drapeau turc qui trône en haut d’une montagne juste à côté de nos canapés. Il lui faudra finir son sandwich pour se décider à y monter. Et au pas de course pour retrouver quelques sensations. Une petite dizaine de minutes plus tard, il était là-haut, fier devant le drapeau. Le temps de prendre quelques vidéos, de sortir le drone et de contempler le panorama magnifique qui s’offrait à lui, voilà que Kiki redescendait aussi vite qu’il était monté. En bas, pendant sa petite escapade, Laurène s’était mis à dessiner, Kikinette à somnoler et Philippe à regarder le paysage. Il faut dire que les heures en moins de sommeil peuvent commencer à peser sur nous. Mais qu’importe, nous continuerons à sillonner les vallées jusque vers 15h00, avant de retourner vers Göreme. Là, après une petite glace pour se refroidir un minimum, nous repassons devant le Hammam. Les filles y rentrent pour demander les prix, les hommes les suivent. Après une petite discussion, nous arrivons à avoir un prix intéressant pour un passage au sauna, un masque d’argile, une piscine pour les filles, un jacuzzi pour les hommes, un massage au savon puis pour finir trente minutes de massage à l’huile. Nous voilà les hommes dans une partie, les filles dans une autre à nous laisser aller tranquillement après une longue journée.  Quel bien fou. Nous en ressortons complètement propre et frais. 

Le bus est là. Le voilà à nous ramener tranquillement vers Nevşehir où nous rentrons chez Serhat. Nous pensions faire des crêpes pour tous les sept, mais en arrivant, nous les voyons tous habillés et prêts à partir. Ils nous annoncent qu’ils partent camper cette nuit pour voir les montgolfières décoller le lendemain matin. Ils nous proposent de venir avec eux, mais nous déclinons l’invitation, ayant besoin de dormir avec outrance cette nuit. Les voilà à partir et nous à dire au-revoir à Korneel et Quico qui ne reviendront pas. Le temps de les voir sur la route, que nous commençons à faire les crêpes. A la manœuvre, Laurène et Kikinette. Pour manger, Philippe et Kiki. Et les filles bien entendu. Un bon repas comme on les aime avant de partir rejoindre Morphée pour une longue nuit de sommeil.

Data depuis le début  

  • Kilomètres parcourus : 796,50
  • Temps de déplacement : 2j23h39m12s
  • Altitude : 5763+ / 5488-
  • Calories dépensées par personne : 25790

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