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Jour 88 – Şamaxı à Bakou

Une journée contre la montre. Une journée où notre regard porte très régulièrement sur le ciel. Celui qui est derrière nous. Celui qui est menaçant. Celui qui grappille sur nous du terrain. Celui qui devient de plus en plus noir à mesure que les heures passent. Nous serions partis une demi-heure plus tard ce matin, et nous étions bons pour prendre la pluie de notre vie. Celle que nous pouvions voir depuis les vitres de nos chambres depuis notre arrivée en Azerbaïdjan, celle qui se déchaine, celle où nous pourrions être nus sur nos vélos pour éviter de tremper inutilement nos affaires de pluie. Mais nous réussissons notre course contre la montre. Nous réussissons à sortir des reliefs montagneux à temps pour nous porter sur le littoral et la mégalopole de Bakou. Nous aurions pu nous fatiguer, mais après deux jours de bon repos, nos jambes n’en demandaient pas moins que de rouler. Et nous leurs avons donnés pour leurs globules rouges. De 500 petits mètres nous augmentons notre record de kilomètres, portant maintenant ce dernier à un peu plus de 130km. Nous attendrons certainement la semaine prochaine pour tenter de le dépasser quand nous arriverons sur les routes kazakhes.

Il n’est jamais facile de partir d’un endroit où nous avons tout le confort possible. Où nous avons un hôtel entier pour nous deux à dire vrai. Mais allons bon, la literie était bonne, les nuits reposantes, il était temps de prendre un dernier petit-déjeuner copieux puis de plier bagages. Nous avons dû les surprendre de nous présenter vers 8h00 ce matin, car le buffet n’était pas encore mis. Il faut dire que les deux matins précédents nous arrivions plus vers 9h30. Notre faute d’être arrivés plus tôt ce matin. Un dernier check-out, nous saluons le personnel qui étaient en bas, puis en avant les vélos. Dans une montée, plusieurs personnes nous inviterons à boire, mais nous déclinerons à chaque fois. Cela ne faisait qu’une heure que nous roulions, et nous arrêter dans une montée est le meilleur moyen de casser les jambes. Alors nous continuons pour arriver sur la route des bouchers. A quoi pouvons-nous le voir ? Outre les devantures remplies de carcasses et morceaux d’animaux fraichement découpés et sanguinolent, il y avait surtout ces petits enclos en bord de route. Dedans, cinq ou six bêtes. Avec ça, plus besoin de se poser la question de la qualité ou de la provenance, vous avez tout devant les yeux. Un peu plus loin, en plein milieu de nulle part, au creux des montagnes dans une petite vallée, comme ça, alors que la ville la plus proche doit être à 50 ou 60km, un complexe hôtelier. Cela pourrait être normal si ce complexe n’avait pas un grand parc d’attractions (pour enfants principalement) avec… attention… une grande roue. Nous nous questionnons pendant un bon moment pour nous demander qui, mais alors vraiment qui pourrait venir ici et se dire « je veux faire de la grande roue pour ne rien voir ». Un mystère de la vie que nous ne pouvons pas résoudre aujourd’hui.

Avec cette route, nous pouvons dire que le paysage, l’architecture et la circulation évoluent de manière radicale. Nous étions jusqu’alors dans les montagnes pleines d’arbres, avec des routes désastreuses pour nous cycliste, la verdure nous faisait respirer et les villes étaient constitués de petites maisons entourées de très longs murs. Progressivement, tout cela a muté pour nous faire arriver à Bakou où la première impression a été : sommes-nous vraiment dans le même pays que ce matin. Le paysage a été le premier à se mouvoir. Lentement les vastes champs de culture ont laissé place à quelques champs arboricoles très irréguliers. Puis les montagnes se sont dégarnies petit à petit, les arbres disparaissant pour laisser place à une végétation de plantes grasses. Enfin, le vert a complètement laissé sa place à une couleur ocre / sable qui a envahi les collines et les vallées autour de nous devenant rocailles dans la majeure partie. La circulation a été la deuxième étape. Là où nous ne rencontrions très peu de monde sur l’axe routier principal, il ne nous a fallu qu’une vingtaine de kilomètres aujourd’hui pour retrouver nos amis les camions que nous avions abandonné depuis la Géorgie. Et ils étaient fort nombreux sur cette route menant à la capitale. A Bakou, le trafic n’est pas un si gros fléau au final. Nous avons pu rouler normalement sans trop de problème. Il y a bien quelques bouchons, mais compte tenu de la taille de la ville, ils sont dérisoires. L’architecture fut vraiment le point clef. Nous étions loin de nous imaginer que nous arriverions dans une Bakou qui avait des airs de mégalopole européenne, avec des gros immeubles, des buildings gigantesques, des grandes structures. Tout ce que nous avions vu de traditionnel sur les routes depuis une semaine s’est envolé une fois que le littoral était en vue. Toute la péninsule ne semble faire qu’un seul et unique bloc alors même qu’il y a un bon nombre de villes à traverser. Le tourisme a frappé de plein fouet Bakou et ses environs. La route elle aussi nous a frappé. Un pur bonheur que de rouler aujourd’hui sur des routes neuves. Il faut dire que sur plus de la moitié du trajet, nous avions deux doubles voies, mais que la plupart du temps, une seule était ouverte à la circulation, l’autre étant en rénovation. Nous n’avons jamais compris, puisque nous roulions sur celle qui était fermée, et celle-là était en parfait état aussi. Peut-être une idée pour ralentir le trafic, nous ne savons pas. Mais partout aux abords de la capitale, une chose est sûre, c’est qu’une politique de grands travaux est en cours pour dynamiser cette région. Le bassin économique, politique et touristique que représente Bakou semble avoir le droit à plus de moyens financiers que tout le reste du pays… dommage.

Une fois dans Bakou, direction notre auberge de jeunesse. C’était le but, mais une fois que nous y arrivons, le gérant nous dit qu’il ne peut pas mettre les vélos à l’intérieur. Déception profonde. Qu’importe, nous checkons rapidement le GPS qui nous en propose un autre à l’intérieur de la vieille ville à deux pas de là. Nous passons devant l’ambassade française (dans de magnifiques bâtiments), puis nous déposons nos bagages dans notre chambre de huit. Il était déjà tard, alors nous sortons manger rapidement un bout, et nous tombons sur un turc. Cela nous avait manqué semble-t-il alors nous y rentrons. Nous en ressortons bien déçu par la qualité, que les vrais Turcs n’approuveraient certainement pas. Dommage pour nous. Nous voilà à rentrer, Kiki à se faire une glace pour se remonter le moral, et en arrivant à l’auberge, nous tombons sur d’autres jeunes d’ici qui parlent le français. Nous discutons un peu avec eux avant de tomber d’épuisement dans nos lits. Une bonne nuit de sommeil après un bon effort.

Jour 89 – Bakou

Bakou. Bakou. Comment devrions-nous te décrire si nous le pouvions…

En dehors du temps. Si nous devions regarder derrière le couvercle, nous ne pourrions pas y lire une unique date de fabrication, mais de multiples. Tous les styles architecturaux se côtoient ici à Bakou. De l’ancien à l’ultra moderne en passant par le traditionnel et le milieu du 19ème. La ville ne semble pas avoir encore trouvé à quelle époque elle souhaitait vivre, ni de quelle manière, alors tout coexiste, tout s’entoure, tout se construit. Les hauts buildings de verre font miroiter l’envie irascible de tous les pays à vouloir ressembler à une image de la modernité dictée par l’Occident. A Bakou, ils se posent ici et là dans le paysage pour créer de nouvelles formes géométriques dans l’horizon des immeubles de plusieurs étages. Vous ne pourrez pas manquer les trois gigantesques « flammes » à l’Ouest de la ville, véritable symbole ici d’une économie résolument tournée vers le pétrole. Dans les coursives de la vieille ville, tout cela n’aura pas lieu. Celle-ci a su garder au sein de ses remparts un style résolument ancien et traditionnel. Dernier véritable bastion en plein cœur d’une nuée d’immeubles en tout genre. Dans le dédale des petites rues, les piétons font la loi, seules quelques rares voitures y roulent, nous laissant tout loisir de contempler oisivement les bâtiments et les remparts. Derrière, des jardins avant de tomber sur des immeubles de « type Haussmannien ». Des oligarques russes ayant eu la folie des grandeurs à un moment, et construisant à tout va ces grandes bâtisses dans une Bakou encore endormie.

Multiculturelle. Ici toutes les nationalités semblent s’y côtoyer sans problème. Les touristes sont partout dans la ville, pas moyen de nous retrouver les seuls étrangers perdus dans une ville d’Azerbaïdjan comme la veille à Samaxi. Dans presque tous les bars, restaurants et magasins, l’Anglais est parlé. L’Azéri semble s’être éclipsé lentement pour que le tourisme puisse grandir et s’imposer. Et le tourisme passe ici par l’Occidentalisation à outrance. Dans la capitale, toutes les grandes marques sont présentes. Que cela soit Adidas ou Channel, nous les retrouverons tous dans nos déambulations en traversant ici un grand magasin de cinq étages, ou là en longeant ce quartier où se retrouvent les grands noms de ce monde. Mais qui dit Occident, dit bien entendu chaines de fast food et grands hôtels. Cela faisait bien longtemps que nous n’en avions pas vu, et nous voilà dans un grand jardin avec d’un côté un KFC, de l’autre un Mc Donald. Nous craquerons pour le dernier, Kiki souhaitant entamer son comparatif de l’enseigne dans le monde entier.

Fantasque et exubérante. Là où le reste du pays que nous avons traversé semble vivre dans un confort plutôt relatif, la capitale affiche l’argent comme si il en poussait sur les arbres. Ou plutôt sur les pipelines de pétrole. Tout est mis en place pour en mettre pleins les yeux aux touristes que nous sommes. Rien de mal ici, juste un contraste assez démentiel comparé à ce que nous avons traversé. Il y aura cet immense littoral piétonnisé sur plusieurs kilomètres. D’un côté la mer, de l’autre des espaces verts et autres animations pour vous détendre. Il nous faudra plus d’une heure pour en faire la première moitié, la deuxième s’étalant plus à l’Est du port sera pour une autre fois. Les jardins et les plantes sont « heureux » ici. La ville a tout fait pour que les végétaux ne se sentent pas seuls tant il y a d’espaces verts dans Bakou, et tant il y a de personnes pour s’en occuper. Kiki notera simplement que la plupart des jardiniers ici aiment arroser abondamment la pelouse, quitte à la faire devenir piscine, et cela en plein milieu de la journée alors qu’il fait des chaleurs étouffantes. Les économies et l’utilisation raisonnée de la ressource en eau ne sont pas encore ici. Mais il y a bien le Grand Prix de Formule 1 ici à Bakou. Et nous sommes tombés en plein dans le mois de préparation du circuit qui semble se dérouler en pleine ville. Ville qui semble être en état de siège tant il y a de grillages qui empêchent de circuler normalement. Nous qui ne connaissions que celui de Monaco, nous nous disons que le travail pour la mise en place de ce circuit relève du challenge de haute voltige.

Comme notre première journée à Bakou. Le matin fut l’occasion pour nous de nous plonger dans l’ancien au travers de la vieille ville. La Tour de la Vierge a été notre point de départ. Une tour de datant d’avant le VIIème siècle. Personne n’arrive à s’accorder sur sa véritable fonction. Tour de défense, tour pour la religion, tour pour l’astronomie. La Tour de la Vierge semble avoir eu de nombreuses fonctions au travers des siècles. Mais la légende veut qu’un Chah se serait épris de sa fille, et que cette dernière pour gagner du temps lui aurait demandé de construire la tour se disant qu’il oublierait d’ici là. Mais comme ses sentiments ne changèrent pas, la fille grimpa en haut de la tour et se jeta dans le vide. Voilà pour le côté légende. Dans le tour, vous pourrez les lire ou les voir sur des livres interactifs. Chaque étage vous proposera de vous plonger dans un pan de l’histoire de cet ouvrage. Le dernier, vous ouvrira les portes d’un panorama complet sur toutes la ville. Dommage qu’il y ait d’énormes vitres pour nous empêcher de prendre correctement des photos, mais qu’importe, la vue demeure. De là, nous décidons de nous perdre un peu dans les ruelles de la vieille ville pour y découvrir des coins assez intéressants. Avant de reprendre le chemin des murailles et de tomber sur le Palais des Chirvanchahs. Palais des souverains de Chirvan construit au XVème siècle qui réunit le Divankhana (le sanctuaire des chirvanchahs), la Mosquée originelle, les bains et le mausolée du scientifique de la cour Séyid Yahya Bakouvi. Nous aurions pu en profiter encore plus si seulement nous n’étions pas tombés le seul jour où il semblerait que toutes les écoles étaient de sortie. Et les enfants dans les musées ne sont pas les personnes les plus silencieuses et calmes que nous pouvons connaitre.

L’après-midi sera consacrée à déambuler dans la ville nouvelle. D’abord dans ce qui se rapproche le plus d’une rue piétonne, avec de chaque côté des magasins ou des restaurants. Nous ne flânerons même pas, préférant aux vitrines l’architecture qui nous intéresse davantage par sa différence. Puis nous nous mettrons au vert dans le Parc Milli qui longe la mer. Objectif, nous diriger vers le terminal du ferry pour avoir quelques informations sur notre prochain voyage en bateau vers le Kazakhstan. Nous ne trouverons pas si facilement que prévu, mais une fois devant la petite vitre, une dame n’ayant pas envie de sourire, nous apprend que nous devons nous présenter ici le jour de notre départ pour savoir si un bateau partira ou non. Et si nous avons de la chance, nous devrons alors nous rendre dans un autre port à plus de 70km de là pour embarquer à l’heure prévue. Nous réfléchirons à tout cela un autre jour. Là, nous reprenons le Parc Milli dans l’autre sens. Nous y croisons trois cyclotouristes, et surtout un grand nombre de personnes profitant du beau temps et du calme sur cette immense voie verte. Le temps de manger une glace pour Kiki et une pomme pour Kikinette, nous voilà en bas du funiculaire qui doit nous emmener sur la colline juste à côté des Flame Towers. Nous attendrons tout d’abord trente minutes pour que le premier décide enfin à partir. Puis quand nous pouvons enfin monter dedans, nous attendrons encore une grosse vingtaine de minutes avant de partir. Pour moins de deux minutes de montée… Oui le ratio n’a pas été des plus avantageux, mais une fois en haut, nous marchons un petit peu pour nous retrouver sur un promontoire. Là, une vue panoramique complète de Bakou et sa péninsule s’offre à nous. Nous y restons un bon moment, avant de prendre cette fois-ci les escaliers pour revenir jusqu’à notre auberge nous reposer un petit moment.

Il est 22h45. Kiki est dans le sous-sol de l’auberge de jeunesse. Il se retrouve avec deux italiens, une australienne, une allemande, un américain, deux azéris. La télévision s’allume. Au premier but madrilène, aucun bruit. Quand vient alors le but extraordinaire de Mandzukic, les cris de joie fusent. Nous avons pris position ici. La finale peut maintenant continuer, tout le monde est en place pour terminer la soirée.

Jour 90 – Bakou / Gobustan / Bakou

Nous avions cherché sur Internet comment nous rendre au site de Gobustan, ses peintures rupestres et ses volcans de boue. Nous avions bien trouvé une solution économique, qui consistait à prendre deux bus, puis à espérer trouver notre chemin. Mais nous avons préféré partir en excursion aujourd’hui à l’aide d’un guide. Et nous pouvons dire que nous sommes bien contents de l’avoir fait maintenant que la journée est terminée, car nous n’aurions jamais pu voir autant de choses, ni même accéder par nos propres moyens jusqu’à certains sites. Dans le minibus, deux suisses, deux allemands, trois indiens et nous deux français. Une belle brochette prête à partir découvrir les environs de Bakou.

Sur le chemin nous amenant vers Gobustan, notre guide est là pour nous faire une visite complète, aussi bien architecturale, géologique, qu’historique. Nous avons le droit d’en apprendre énormément sur l’Azerbaïdjan pendant nos trajets en minibus, confortablement assis, à contempler au travers des vitres le paysage. Un paysage désertique. Tout n’est que caillou et roc autour de Bakou. La verdure n’existe pas, où l’est maintenue « artificiellement » par l’homme qui est obligé de la nourrir abondamment d’une ressource en eau peu présente. Cette désolation est principalement due aux nombreux forages pétroliers qui ont entamé l’ensemble de la région. Tout le long de la route, nous pouvons voir les puits ici et là, monter et descendre dans leur danse interminable qui ne fait que puiser un sol déjà meurtri par le temps. Au loin, la mer n’est pas en reste. Des plateformes pétrolières tapissent l’horizon de leur grande forme conique. La chaleur ambiante est pour nous un test pour les prochains pays que nous allons traverser.

Notre premier arrêt se fera au Musée de Gobustan. Nous y ferons un passage éclair avec notre guide dans les différentes salles qui le compose. Ce musée s’attarde principalement sur la vie des premiers habitants de cette région et sur le comment de la formation rocheuse à cette époque-là. Nous y apprendrons aussi le sens des différents dessins que nous pourrons voir dans la roche peu après. L’homme, il y a des milliers d’années, aimait déjà laisser une trace de lui sur les murs. Les premiers graffeurs en quelques sortes, dans la pierre et le roc, à représenter des animaux ou des personnes. Nous écoutons attentivement les informations de notre guide, puis nous reprenons le bus, direction la petite montagne juste derrière, où se cachent les dessins ancestraux. Un petit chemin bien balisé nous fait faire le tour de la propriété, et nous nous arrêtons ici et là sur les conseils de notre guide pour admirer les différentes gravures. Si certaines peuvent être difficiles à entrevoir, pour d’autres, les contours sont nets et précis, un magnifique travail. Nous restons ébahis par la prouesse. Malheureusement, différents tremblements de terre ont endommagé le site au travers des siècles, et certaines parties ne sont plus accessibles désormais. Qu’importe, nous changeons de sens, pour porter notre regard vers la mer, et entre elle et nous, rien qu’un paysage désertique avec au milieu nous apprend-t-on, une prison dans son écrin de solitude. Quelques photos plus tard, le bus repart vers sa nouvelle destination : les volcans de boue. Nous pensions avoir tout vu en termes de route, mais là, nous espérons vivement que le conducteur ait une foi sans faille dans son minibus pour aller jusqu’au bout de ce périple. Nous rentrons dans les terres, direction une petite montagne par une route qui n’en est pas une, en plein milieu du désert, pour voir une fois en haut du plateau de petits monticules sortir de terre. Nous les escaladons rapidement. De la boue et du gaz qui fait jaillir par intermittence des bulles. Le résultat est assez surprenant, surtout comme ça, au beau milieu de nulle part. Pourquoi ici. Des questions qui trottent tout en admirant le lent spectacle de la Terre. Chaque monticule ayant son débit, ses sons et ses coulées de boue. D’ici aussi le panorama est assez impressionnant. Mais toujours aucune touche de vert à l’horizon.

L’heure tourne, mais notre guide ne semble pas vouloir encore s’arrêter pour manger. Nous reprenons la route en sens inverse pour aller de l’autre côté de Bakou découvrir le Temple de Feu. Ce temple appartient à la « religion » du Zoroastrisme. Un mouvement vieux de 3750 ans qui prêche plusieurs principes autour de la bonté de l’homme, mais qui prône la vérité au-dessus du mensonge. Dans ce mouvement, être riche ne pose pas de problème, c’est même encouragé. Et une personne riche peut payer un autre adepte pour prier à sa place. Plutôt sympa comme religion. La plupart des dévots sont vêtus d’une unique tunique de soie blanche qu’ils doivent porter tous les jours, ne pouvant la changer que pour la laver de temps à autre. Ici, dans ce temple, un « feu éternel » a fait venir pendant plusieurs siècles des pèlerins pour déposer des offrandes. La plupart du temps des fruits. Le lieu ressemble plus à un caravansérail dans sa composition, avec une large enceinte où se trouvent plusieurs pièces pour accueillir des pèlerins, et au cœur, une vaste cour avec au milieu le temple où le feu se trouve au milieu d’une stèle. Assez intéressant et chaud, pour que notre guide puisse lui-même nous dire les erreurs dans les reconstitutions se trouvant dans les différentes chambres. Un mannequin devant représenter un dévot du Zoroastrisme portait sur lui des chaines. Mais pour notre guide, Zoroastre interdisait que l’homme puisse se faire du mal pour sa religion. Nous terminons là-dessus, avant de partir vers notre déjeuner. Il est 15h00, et tout le groupe est affamé. A table, nous apprenons que les deux suisses sont backpackers et qu’ils sont sur la fin de leur tour du monde qui a commencé voilà 9 mois déjà. Nous prenons donc quelques conseils sur les pays d’Asie qu’ils ont visité, pendant qu’ils nous demandent nos impressions sur la Géorgie, leur prochain pays.

La table nettoyée, nous embarquons tous pour la fin de notre journée. Un premier stop à la montagne de feu. Un beau flop comme nous pourrions dire. Là, en bas de quelques marches, le feu jaillit sans s’arrêter de la montagne sur cinq mètres environ. Puis rien d’autre. Vraiment rien d’autre. Nous restons-là à nous réchauffer et à nous interroger sur le fonctionnement de ce feu. Puis nous repensons que nous avons payé l’entrée aussi cher que pour le temple qui avait au moins un intérêt. Dommage, surtout qu’en reprenant le bus, nous apercevons de l’autre côté de la montagne où nous étions une magnifique trainée noire d’où de petites flammes jaillissaient. Pour ça, oui, nous aurions pu payer sans problème. Mais avant même d’y penser, nous repassons devant le centre culturel Heydar-Aliyev où nous nous arrêtons un moment pour faire quelques photos. Il faut dire que l’architecture unique de ce lieu, à la mouvance plutôt futuriste avec ses belles lignes, donne envie de s’arrêter pour le contempler dans toute sa splendeur. Puis voilà la fin d’une belle et longue journée. Rendez-vous est donné au lendemain avec les suisses et les allemands pour Kikinette afin de faire une autre balade en centre-ville, tandis que nous rentrons tranquillement nous reposer pour le reste de la soirée à notre auberge.

Data depuis le début 

  • Kilomètres parcourus : 441,75
  • Temps de déplacement : 26h15m27s
  • Altitude : 4514+ / 4849-
  • Calories dépensées par personne : 13877

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